Bénévoles en studio

La gestion des bénévoles dans une radio

Savoir gérer les bénévoles

Face aux autres médias, les radios chrétiennes se démarquent en favorisant l’implication de bénévoles d’un bout à l’autre de la chaîne : de la production à la diffusion en passant par la direction.
Les bénévoles font partie intégrante de la radio chrétienne comme pour toutes les autres radios communautaires ou associatives.

guitariste animateur radioSi en France, la grande partie des dirigeants pensent que les bénévoles sont en voie de disparition, ce n’est pas à cause de la crise du bénévolat. Contrairement aux idées reçues, la « crise » de la société n’entraîne pas un repli sur soi ; elle renforce les valeurs de solidarité qui sont ainsi « naturellement » retrouvées.

Dans leurs pratiques de gouvernance et d’animation, Les responsables associatifs se doivent de tenir compte des motivations et des attentes réelles des bénévoles. Sinon les bénévoles se détourneront des projets associatifs collectifs, au bénéfice d’un bénévolat plus direct, plus individuel, plus émotionnel et moins durable.

La question du renouvellement des dirigeants associatifs est aussi posée.

Les radios chrétiennes comme les autres radios communautaires rencontrent des difficultés à fédérer autour d’elles des bénévoles.

Plusieurs causes à cette situation :

  • L’engouement des premiers pas de la radio et le goût de la nouveauté sont passés avec le temps.
  • La maturité des dirigeants actuels des radios qui peinent à remettre en cause leur style de management.
  • Les églises ont du mal à soutenir une personne qui travaille hors de “ses murs”. Elles ne mesurent pas l’impact de l’évangélisation du média radio.
  • La tendance à la professionnalisation de la radio a rendu plus difficile la motivation d’un bénévole qui craint de rejoindre l’équipe d’une radio chrétienne à cause d’un sentiment d’incompétence.

Sans sacrifier à la “professionnalisation” des radios qui doivent faire face à la concurrence des radios commerciales, il est possible de faire face à l’érosion de bénévolat dans les radios chrétiennes.

Ce tournant qui doit s’amorcer est délicat à négocier. D’autant plus, qu’un dirigeant de radio n’entretient pas les mêmes rapports avec les bénévoles qu’avec les salariés.

Les radios chrétiennes, comme le milieu associatif dans son ensemble, se sont professionnalisées ces dernières années, en faisant appel à des salariés pour veiller au bon fonctionnement des structures. Cela devrait permettre aux bénévoles de s’investir pleinement sur la production de programmes radiophoniques. Il ne reste presque plus de radios émettant sans salariés et les logiciels de programmation permettent d’alimenter l’antenne sans avoir besoin d’un grand nombre de permanents.

Les salariés doivent être impliqués dans l’intégration des bénévoles. Les radios chrétiennes sont des structures où l’engagement des bénévoles et le travail des salariés doivent entrer en synergie au service d’une vision commune. Il faut donc que les dirigeants trouvent le management adapté en direction des bénévoles pour obtenir de ces derniers une compréhension précise de la stratégie de la radio.

Encourager et fidéliser les bénévoles

  1. On ne manage pas un bénévole, on anime. Le bénévole recherche le dialogue, l’échange et le partage. Un dirigeant doit savoir écouter et proposer régulièrement des rencontres sous la forme de réunions mensuelles ou de pots de l’amitié qui renforceront les liens de l’équipe. Par exemple, des rencontres de prière où l’on partagera des difficultés et des joies de la radio seront des moments appréciés. C’est un moment où chacun pourra s’exprimer et se connaître, l’implication n’en sera alors que plus forte. L’utilisation des réseaux sociaux (ex. Groupe fermé Facebook) ou d’email est une piste à soumettre à l’ensemble de votre équipe. Les communications téléphoniques régulières pour les encourager sont vitales.

  2. Un bénévole, ce n’est pas un salarié qu’on ne paie pas !  Un bénévole doit être gratifié et récompensé. Dans les structures associatives dont l’intérêt général est reconnu, des solutions existent. Sachez valoriser les bénévoles comme par un pot pour fêter les 5,10 ou 25 années de bénévolat d’une personne. Il faut que le bénévole sente une reconnaissance des auditeurs mais aussi de l’équipe en place et des dirigeants.

  3. Fille_MicrophoneLe bénévole, par passion, a tendance à vouloir en faire trop. Il va s’éparpiller dans plusieurs directions. Au risque de le démotiver, un dirigeant doit signer avec lui un contrat de bénévolat afin que leur relation et le rôle de chacun soient d’emblée défini. Le responsabiliser et l’impliquer dans une petite équipe fonctionnant en autonomie permet de créer une bonne dynamique.

  4. deux jeunes radioUn bénévole est une personne à former.  Dans l’objectif de professionnalisation de l’antenne, le bénévole doit être formé pour accomplir au mieux sa tâche au sein de l’équipe de la radio. Pensez à passer du temps avec lui pour lui apporter au plus vite les rudiments de son travail au sein de l’équipe. La formation des bénévoles est importante pour les radios afin qu’ils maîtrisent les bases des différents métiers du secteur (journalisme, animation, technique, recherche de fonds).

  5. Le bénévole n’est pas toujours enseignable. Il accepte parfois difficilement les remarques car il offre librement son temps et son énergie. Un dirigeant doit lui faire comprendre, dès son arrivée, la différence entre une association radiophonique et une association classique. Sachez valoriser le travail d’équipe et l’augmentation de la compétence pour mieux servir les auditeurs.

  6. Le bénévole est attiré parce que ce que vous représentez pour lui. C’est donc au dirigeant de donner envie, de susciter l’intérêt et de développer positivement l’image de la radio et son utilité dans ce monde médiatisé. La promotion de la radio doit se faire dans ces trois directions auprès des auditeurs, des partenaires et des donateurs ainsi qu’auprès du personnel et du futur personnel.

  7. Belfast_Poets-KFAI_studio-Minneapolis-20070808La radio est un lieu d’apprentissage de travail d’équipe. Cet engagement volontaire non intéressé financièrement permet de tisser des liens entre des personnes attirées par la radio et de créer une communauté qui pourra promouvoir ce média. Depuis peu en France, certaines universités et établissements d’enseignement supérieur reconnaissent l’engagement bénévole comme une expérience en vue d’une professionnalisation future – d’autant plus, dans un système où les diplômes ne suffisent plus pour rentrer dans la vie professionnelle.

  8. Le bénévolat, c’est un début dans la carrière de communicant. Ceux qui ont un appel pour la communication peuvent commencer à travailler dans une radio associative. L’embauche dans une radio commerciale ou dans d’autres organisations de communication est souvent précédée par un temps de bénévolat dans une radio associative. On donnera un travail à celui qui possède déjà de l’expérience.

  9. Il faut voir plus loin que le travail accompli. N’oubliez pas de remercier les bénévoles et de capitaliser votre expérience pour la transmettre. Vous pouvez par exemple organiser un dîner de fin d’année. Les bénévoles ont envie de parler de ce qu’ils font et ont besoin de convivialité. Créer du lien permet aussi d’anticiper et de repérer les futurs responsables associatifs susceptibles de prendre la relève.

Un dernier conseil : le contrat de bénévolat

Reunion benevoleDans un souci de qualité des programmes et de maintien de bonnes relations entre les membres de la même équipe, la signature d’un contrat de bénévolat est conseillée. On ajoute à ce contrat moral le règlement intérieur et la définition de la vision de la radio. En effet, ce contrat, signé par le dirigeant et le bénévole permettra de fixer les règles, les droits, les obligations de chacun ainsi que les règles à observer dans le cadre d’interventions régulières à l’antenne.

Ce contrat de bénévolat mentionnera également toutes les coordonnées du bénévole, son rôle à l’intérieur comme à l’extérieur des studios ainsi que d’autres éléments qui pourraient devenir des sources de conflits, comme la remise des clés, l’utilisation du téléphone ou les rapports avec le reste de l’équipe.

Denis Steffen

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut