écriture radio

Comment écrire pour la radio ?

Le reportage radio n’est pas fait pour être “lu”, mais pour être “entendu”. Le journaliste radio n’est donc pas censé “écrire” son reportage mais le “dire”.  Que vous soyez journaliste, chroniqueur ou même animateur, vous avez besoin de connaître l’écriture radio qui privilégie l’oreille à l’œil. Le style doit être simple, court, direct, au présent et captivant.

Sarah Hoffmann, enseignante à Sharing International nous partage quelques conseils pour l’écriture radio dans un extrait de la formation “Développer une Radio Chrétienne”

L’écriture radio est importante pour une compréhension de l’auditeur.

ecriture radioÉcrire en langage radio.
L’auditeur doit être concentré et prédisposé pour comprendre ce qu’il entend. Il ne peut compter que sur son ouïe pour s’approprier l’information. Le téléspectateur peut compter sur son ouïe et sur sa vue. Quant au lecteur, il peut relire une phrase autant de fois qu’il veut pour mieux l’assimiler. L’auditeur écoute sa radio en effectuant d’autres taches. Il faut donc une écriture spécifique pour les auditeurs radios.
Cette écriture ou réécriture des textes doit les rendre direct, simple, court, concis, percutant et captivant. En quelques mots, une information vivante est donnée et accroche l’oreille.
L’écriture radio doit respecter certaines règles élémentaires qui la caractérise. Vous pourrez alors rédiger une brève, un lancement, un speech, un spot publicitaire… bref tout ce qui naît dans un studio de radio à partir d’une forme écrite.

 

Une phrase – Une idée.
Ne vous éloignez pas de l’idée principale au risque de brouiller votre message. Bannissez les longues phrases et le vocabulaire difficilement compréhensible. Utilisez des mots simples en évitant le jargon technique et le patois de Canaan. Composer votre texte avec des phrases courtes, 20 mots maximum, un enfant de 10 ans devrait comprendre. Plus la phrase est longue, plus vous risquez de bafouiller en la lisant.

 

Ecrire pour l’oreille.
Il faut écrire pour l’oreille, les auditeurs ne peuvent pas voir votre visage. L’auditeur doit être davantage concentré et prédisposé pour comprendre ce qu’il entend, au mieux ce qu’il écoute. Il ne peut compter que sur son ouïe pour s’approprier l’information. Utilisez le registre de l’oralité facilite la diction des textes lus à l’antenne. En effet, notre bouche est plus habituée à dire qu’à lire. Un texte écrit pour être dit sera beaucoup plus fluide en bouche qu’un texte ayant une syntaxe littéraire. Ne faites pas du Victor Hugo.

 

L’image facilite la compréhension.
Donnez des images à l’auditeur mais pas des clichés. Ces images lui servent de repères dans son esprit. Elles ont pour fonction de lui faciliter rapidement la compréhension du sujet que vous traitez, mais elles ne doivent pas alourdir pour autant votre sujet. Jésus parlait en parabole pour faire comprendre des vérités importantes.
La radio sollicite l’oreille. Un texte bien écrit crée pourtant des images mentales chez celui qui écoute.

 

Utilisez des verbes d’action.
Structurez simplement vos phrases (sujet + verbe + complément) et optez pour des verbes d’action (entendre, parler…) au détriment des verbes d’état (sembler, devenir…).  Cela permet de dynamiser la parole. Utilisez le présent de l’indicatif qui exprime un fait qui se déroule au moment où on le rapporte.  Le présent, c’est le temps du récit ; il est adapté au traitement de l’actualité.

 

Utiliser la forme active.
A la voix active (le sujet fait l’action), le sujet est actif : “l’artiste a chanté les psaumes dans l’église” convient mieux que le choix de la voix passive (le sujet subit l’action) : “les psaumes ont été chantés par l’artiste dans l’église“.

 

Parler avant d’écrire.
Un journal radio est un exercice oral. Le présentateur dit les informations. Ecrivez votre texte en le murmurant. Quand vous accrochez sur un mot, changez-le, vous risquez d’accrocher à l’antenne. Quand vous avez écrit votre texte, relisez-le à voix haute. Si le résultat ne vous plait pas, modifiez le texte.

 

La retranscription de l’actualité.
Allez chercher l’information principalement à sa source. Structurez votre papier : le fait, sa cause et sa conséquence. Voilà ce que l’on vous demande. Pas de fioritures, juste le fait, sa cause et sa conséquence en respectant cette chronologie.

 

La brièveté et La précision.
Une intervention longue demandera à l’auditeur de fournir des efforts d’attention. Alors que nous prenons notre temps dans les débats, il faut condenser pour apporter l’information. La brièveté ne doit pas dénaturer le contenu de l’information. Vous n’êtes pas à l’antenne pour donner votre avis, alors contentez-vous des faits et proscrivez les commentaires. Décrivez l’actualité et laissez vos auditeurs libres de leurs jugements.

 

L’histoire doit captiver l’auditeur.
Vous devez rendre compte de ce qui s’est passé, de ce qui se passe ou de ce qui se passera. Vous devez créer un récit des faits et répondre le plus souvent au “qui, quoi, quand, où et pourquoi“. Pour obtenir ce résultat, utilisez une écriture descriptive et pensez aux cinq sens. Toutes les informations nous parviennent par nos sens. Donnez à voir, sentir, toucher, entendre et goûter l’information à vos auditeurs.

 

Faites passer l’émotion.
L’écriture radio traduit une situation qui vient juste d’arriver, qui est en train de se réaliser ou qui se déroulera dans très peu de temps. On retrouve ici ce que doit être la radio : un outil réactif qui mise sur l’instantanéité de l’information.

 

Allez à l’essentiel.
La durée d’intervention à l’antenne est limitée pour les journalistes comme pour les animateurs. L’écriture radio doit vous permettre de raconter une histoire en utilisant le minimum de mots. Le débit oral dans les médias est de 200 mots à la minute. Veillez dans votre journal ou votre intervention à ne pas dépasser ce nombre de mots.
Vos textes doivent être courts, chaque mot est important. Utilisez donc le mot juste. Les mots n’ont pas la même signification d’un individu à l’autre, d’une culture à une autre. Utiliser le sens commun du mot plutôt que le sens théologique.

 

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